Réserve ornithologique de la Grande Noë

2018

Octobre 2018 à Janvier 2019

Toute l’équipe des salariés et des bénévoles de la Grande Noë vous souhaite une bonne année 2019 avec de belles et nombreuses observations naturalistes.

Depuis cet automne, plusieurs travaux d’aménagement ont été entrepris :

  • la 2èmephase de restauration sur 1,5 ha de la roselière
  • le débroussaillage de plusieurs secteurs en vue de la restauration des pelouses sèches (habitats prioritaires inscrits dans la directive européenne « Habitat ») identifiées par les experts du Conservatoire d’Espaces Naturels Normandie-Seine comme présentant un intérêt patrimonial important.

Ces travaux occasionnent des désagréments aux visiteurs de la réserve mais ils sont rendus nécessaires suite à la signature de la Convention Natura 2000 avec le Département en vue de l’inscription de la réserve parmi les Espaces Naturels Sensibles de l’Eure.

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 Au mois de décembre a eu lieu le stage adhérent qui accueilli une 10 aine de participants de toute la Normandie et de la région parisienne. Notre plus jeune participante, nous a fait un petit résumé.

"Lors de ce stage, nous avons découvert (ou redécouvert) la réserve ornithologique de la Grande Noé ainsi que la boucle de Poses. Nous avons observé différentes espèces d'oiseaux (grand cormoran, garrot à œil d'or, grèbes, canards, fuligules, etc...) entre professionnels, amateurs passionnés et curieux.
Que vous veniez depuis longtemps ou non, avec votre famille, vos amis ou seul, vous apprendrez énormément de choses et pourrez partager vos connaissances.
Il s'agit d'une très bonne expérience personnelle, mais aussi sociale, liée au fait que le groupe soit ensemble tout le week-end, même le soir grâce à la nuitée au gîte.
Sortie recommandée pour tous les curieux et les amoureux de nature ! Camille »

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Observations récentes dans la boucle de Poses

2 espèces très rares en France ont été observées dans la Boucle de Poses ces derniers mois : une oie à bec court arrivée après une tempête qui a soufflé dans le nord-ouest de l’Europe fin septembre et un mâle de fuligule à tête noire, une espèce nord-américaine, arrivé tout récemment, peut-être d’Angleterre, avec des fuligules morillons.

 

L’Oie à bec court est proche de l’Oie des moissons mais elle présente une tête plus arrondie, un bec plus petit et des pattes rose foncé.

Elle niche très au nord, au Spitzberg, en Islande et au Groenland, dans la toundra avec marais et étangs. A partir de la fin août, elle rejoint l’Angleterre, la Belgique ou le Danemark pour y passer l’hiver. Très occasionnellement, quelques individus poussent leur migration jusqu’en France.

Comme toutes les oies, elle est exclusivement végétarienne.

 

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Le Fuligule à tête noire qu’on nomme aussi « petit fuligule » est un petit canard plongeur qui se distingue du Fuligule morillon par son dos gris vermiculé, sa calotte saillante et son iris jaune vif.

C’est un oiseau d’origine américaine mais qu’on observe de plus en plus fréquemment en Angleterre depuis ces 30 dernières années. Il reste accidentel en France.

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                                                                                                                       Photos William Duvernoy

A la réserve nous n'observons pas que des oiseaux mais aussi tout la nature en général : Ici une compagnie de sanglier. Photo William Duvernoy

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Août à Septembre 2018

Comme chaque année en fin d’été, plusieurs chantiers d’entretien de la réserve ont été programmés et pour les réaliser, diverses personnes sont venues prêter main forte au garde :

  • les jeunes de l’EPIDE (établissement pour l’insertion dans l’emploi) ont participé au dégagement du chemin d’accès et de la vue devant l’observatoire sud (aux mouettes)
  • 2 adhérents ont participé à celui de l’observatoire central
  • le chantier d’entretien et d’aménagement des îlots par les adhérents s’est trouvé réduit à une seule demi-journée faute de bénévoles peut-être lassés par la pénibilité de ces travaux
  • ce sont des jeunes de la Maison Forestière Rurale de Coqueréaumont (76) qui sont venus terminer le désherbage indispensable à la reproduction des mouettes et des sternes. Une triple berge sur l’îlot en C et l’agrandissement d’une mare sur l’île aux mouettes ont aussi été réalisés. Au cours de cette journée, l’arrachage de la Jussie, une plante invasive d’origine sud-américaine, a été commencé
  • un nouveau chantier aura lieu en octobre avec des bénévoles pour terminer ce travail.

Un grand merci à tous les participants à ces chantiers, merci aussi à la Base de Loisirs de Léry-Poses pour la mise à disposition d’un bateau.

 

La fin de l’été, c’est aussi l’occasion d’observer dans la Boucle de Poses des oiseaux inhabituels, de passage ou en halte migratoire. Peu ou pas de balbuzard pêcheur cette année mais le torcol fourmilier, quelques chevaliers et diverses espèces d’ardéidés ont été recensés : héron pourpré, bihoreau gris et même un blongios nain. Les hivernants commencent à arriver avec notamment le premier garrot à œil d’or.

 

Focus sur le Vanneau huppé

Le vanneau huppé est un migrateur partiel : les rares nicheurs qui tentent de se reproduire chez nous dans des cultures ou des prairies humides de fond de vallées voient leurs effectifs augmenter considérablement en hiver avec l’arrivée d’oiseaux nichant plus au nord : ce sont alors des bandes de plusieurs centaines, plusieurs milliers d’oiseaux parfois, que l’on peut observer posées dans les champs. D’autres espèces se mêlent souvent à eux : des pluviers dorés, des mouettes rieuses et des étourneaux sansonnets.

De loin ou en vol, l’oiseau peut paraître bicolore mais sous une bonne lumière, c’est une couleur verdâtre avec des reflets métalliques qui domine sur son plumage. Il est facilement reconnaissable à la huppe que mâle et femelle arborent fièrement. Ses ailes arrondies lui donnent un aspect de vol papillonnant et lui permettent d’effectuer des figures acrobatiques spectaculaires lors des parades nuptiales ou à l’approche de corvidés.

Dès la fin mars, l’oiseau regagne les sites de nidification : le marais a sa préférence mais il peut s’adapter à certaines zones cultivées. La femelle pond 3 ou 4 œufs qu’elle couve pendant 4 semaines. Les poussins sont nidifuges : ils quittent le nid dès leur naissance et, en imitant leurs parents, se nourrissent seuls de vers et d’invertébrés.

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Photo Daniel Basley

 

Le Martin-pêcheur d’Europe

Le martin-pêcheur d’Europe est un des oiseaux dont la rencontre enchante autant l’ornithologue que le photographe animalier du fait de son plumage coloré : le dos est majoritairement bleu métallisé tirant sur le vert, le dessous est orangé avec une zone blanche au niveau du cou. C’est un oiseau trapu avec une grosse tête et un long bec pointu entièrement noir chez le mâle, alors que chez la femelle la base de la mandibule inférieure est rouge.

Il se nourrit surtout de petits poissons, de têtards, de petites grenouilles, d’insectes…Il guette ses proies en se tenant immobile sur un perchoir surplombant le bord d’un étang ou d’un cours d’eau avant de plonger tête la première pour les capturer.

Il ne supporte pas la présence de ses congénères et même les jeunes, dès qu’ils sont autonomes, sont chassés du territoire.

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Juin à Juillet 2018

Nous approchons de la fin de la saison de nidification même si nous voyons encore beaucoup de passereaux nourrir leurs jeunes dans la végétation autour de l’étang et dans la roselière (rousserolles effarvattes) et de nombreuses familles sur le plan d’eau : foulques, poules d’eau, canards colverts, fuligules morillons… L’effectif des nicheurs de mouettes (rieuses et mélanocéphales) et de sternes pierregarins a souffert de la hauteur du niveau d’eau qui n’est revenu à la normale qu’en toute fin de saison. La nette rousse, un canard rare en France à l’état sauvage, s’est reproduit sur la réserve pour la 3èmeannée consécutive et la 4èmepour la Boucle de Poses.

Pour ne pas perturber les nicheurs, peu de travaux ont été effectués : réparation de la clôture, entretien des chemins et, malheureusement comme toujours, ramassage des nombreux déchets abandonnés par des personnes irresponsables.

Déjà, les premiers migrateurs de passage apparaissent : chevaliers culblancs , guignettes … Mais en fait, beaucoup d’espèces qui stationnent sur la réserve sont migratrices : elles nichent ici et passent l’hiver plus au sud ou inversement, nichent plus au nord avant d’arriver chez nous.

Le loriot d’Europe qui niche aux alentours de la réserve et le canard souchet que l’on ne voit sur le plan d’eau pratiquement qu’en période internuptiale en sont 2 exemples.

 

Focus sur le loriot d’Europe

Au mois de mai, dès son retour d’Afrique subtropicale, les bois résonnent de son chant mélodieux caractéristique. Avec son chant, les couleurs chatoyantes de son plumage font de cet oiseau de la taille d’un merle, une espèce facilement reconnaissable, le mâle surtout, d’un jaune éclatant qui tranche avec le noir de ses ailes. Mais c’est un oiseau plutôt farouche, difficile à observer car il passe le plus clair de son temps dans le feuillage des grands arbres. Seul son chant flûté trahit sa présence. Il se nourrit d’insectes, de chenilles surtout, ainsi que de baies et de fruits en fin de saison. Son nid, construit par la femelle, est de forme originale rappelant celui d’espèces africaines. Il est suspendu à la fourche d’un grand arbre. La femelle y pond 3 ou 4 œufs qu’elle couve 15 jours et à l’âge de 15 ou 20 jours, les jeunes prennent leur envol. Cet oiseau migrateur ne passe que quelques mois en France : arrivé fin avril, il repart dès la mi-août.

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Focus sur le canard souchet

Comme chez beaucoup d’espèces d’oiseaux et plus particulièrement chez tous les canards, mâle et femelle ont un plumage très différent : si la femelle qui doit se faire discrète quand elle couve, a un plumage mimétique, le mâle est beaucoup plus coloré. Sa tête est vert-bouteille, son poitrail blanc quasi immaculé, son ventre et ses flancs couleur rouille. Mais ce qui caractérise ce canard, c’est son bec en forme de spatule qu’il utilise pour filtrer sa nourriture composée essentiellement de plancton animal.

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C’est un nicheur très occasionnel dans la Boucle de Poses mais il est régulier à chaque mouvement migratoire. Ces oiseaux viennent de Fennoscandie et de Russie occidentale. Certains s’arrêtent chez nous sur des étangs peu profonds pour y passer l’hiver mais d’autres poursuivent leur migration vers l’ouest du Bassin Méditerranéen et l’Afrique de l’ouest. A leur retour, on reconnaît les « Africains » à leur poitrail coloré par la latérite.

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Avril à Mai 2018

La période de nidification ayant débuté peu de travaux ont été faits pendant cette période afin de ne pas déranger l’avifaune et la nature en général.

Un couple de grèbe à cou noir, mais depuis quelques temps un seul individu visible, nous laisse espérer une nidification.

Nous sommes sur une année atypique, nous aurons semble-t-il une régression des laro-limicoles (mouettes et sternes) due au niveau d’eau encore élevé. Une des iles est encore sous l’eau et commence tout juste à être affleurante.

Actuellement vous pourrez observer des poussins de cygnes tuberculés, canard colvert, poule d’eau, foulque macroule, mouette rieuse…

Bientôt nous pourrons voir des petits de grèbe huppé, nous allons d’ailleurs faire un petit focus sur cette espèce atypique.

Le grèbe huppé est un oiseau aquatique aux capacités étonnantes. Il mesure 50 cm pour une envergure de 80 à 90 cm. Doté d’un corps allongé, ses pattes palmées sont placées non pas sous la poitrine mais à l’extrémité proche du croupion afin d’avoir une dynamique de propulsion sous l’eau lors de ses plongées pouvant durer quelques minutes.

Physiquement, ce qui le caractérise c’’est sa collerette rousse, ses yeux rouges et un bec effilé. Ses plumes rousses sur sa tête forment lors de la parade nuptiale comme un éventail. Il fait des apnées afin d’attraper sa nourriture qui se compose de petits poissons, des larves d’insectes, mollusques, crustacés.

La parade nuptiale est extraordinaire, le mâle et la femelle se faisant face à face, toutes plumes dehors. Leurs mouvements synchronisés s’accompagnent de cris. Entre chaque parade, ils élaborent à 2 leurs nids d’un fatras d’herbes et de plantes aquatiques. La femelle acceptera l’accouplement en montant sur le nid et se baissant. Le mâle comprenant le signal, lui grimpera dessus, s’accouplera et se laissera glisser par dessus la tête de la femelle. Elle pondra 3 à 5 œufs blancs immaculés qui seront couvés par les 2 adultes.

Les poussins, rayés, sont nidifuges et sont donc capables de très vite quitter le nid en montant sur le dos de leurs parents. Un adulte aura les petits sur le dos pendant que l’autre ira pécher du poisson et autres proies à donner aux jeunes. 70 jours plus tard, ils deviendront autonomes.

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Pour les 2 prochains mois, vous pourrez nous accompagner lors de nos 2 visites de la réserve, le 9 juin et le 15 juillet à 10h. Vous pouvez aussi participer à nos animations kayak ornitho sur le lac des 2 amants le 9 juin et le 21 juillet l’après midi. Pour le kayak uniquement sur réservation sur le site de la base de loisirs de Lery-Poses en Normandie.

Février à Mars 2018

Les travaux prévus ont été quelque peu chamboulés par les intempéries. De ce fait, le chantier traditionnel a dû être annulé à cause de la hauteur d’eau et du fort gel à cette période. De plus, une des iles où nous devions travailler était sous l’eau et pour la deuxième moins d’un tiers était émergé.

Nous avons quand même décidé lors de la dernière décade de mars de faire intervenir l’Epide sur l’ilot encore visible afin d’arracher les orties et les chardons. Pendant ce temps, un binôme s’est chargé de rapatrier les radeaux à leurs corps-morts respectifs afin d’accueillir les sternes pierregarins dès leur arrivée. Le lendemain, comble du hasard avec quelques jours d’avance, généralement les dates d’arrivée se font entre le 25 mars et le 2 avril, nous entendions le premier individu sur la boucle de Poses.

Cet après midi de travaux n’aurait pas pu se faire sans l’aide de la Base de loisirs de Léry-Poses en Normandie et les jeunes de l’Epide, nous les remercions tous chaleureusement.

Au niveau ornithologique, nous pouvons signaler l’hivernage complet de l’oedicmène criard, une espèce qui niche régulièrement dans la Boucle mais qui est habituellement absente de novembre à début mars : une dizaine d’individus ont été observés quasiment toutes les semaines de décembre à mi-mars. Le mimétisme de l’oiseau fait que pendant de courtes périodes nous avons pu les perdre de vue et les retrouver la semaine d’après.

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Dans cette dernière décade de mars, de nombreuses espèces reviennent d’Afrique et d’Europe du Sud comme les hirondelles et on commence à réentendre chanter le merle, le pouillot véloce… Bientôt dès début avril, nous devrions retrouver d’autres migrateurs comme le pouillot fitis, le coucou et le rossignol. Les arrivées vont s’échelonner jusqu’à la mi mai.

Le niveau d’eau encore exceptionnellement haut va peut être nous apporter son lot de surprise pour les oiseaux nicheurs. Alors que la décrue se fait sentir sur le lac des 2 amants et celui du Mesnil, à la Grande Noé, l’eau semble toujours monter. Cependant nous ne sommes pas liés au même régime : si les autres lacs sont reliés à la Seine, la Grande Noé, elle, est reliée directement à la nappe aquifère.

En plus du cortège habituel des hivernants, cet hiver encore nous avons accueilli des espèces moins fréquentes. Petit focus sur 2 de ces espèces :

 

Le plongeon arctique

Le plongeon arctique est une espèce boréale qui niche, en Europe, de l’Ecosse et la Scandinavie jusqu’en Russie.

Il hiverne principalement le long des côtes, isolément ou en petits groupes, de la Mer Baltique à la Méditerranée et, occasionnellement, sur les fleuves et les grands plans d’eau.

En Normandie, il est régulier dans le nord-ouest du Cotentin et sur la Côte d’Albâtre. Il est observé rarement à l’intérieur des terres, quasiment exclusivement sur les grands plans d’eau de la Vallée de la Seine.

La population normande est estimée à quelques centaines d’individus et représente une forte proportion de la population hivernante française.

Il se nourrit essentiellement de poissons et accessoirement de crustacés en plongeant souplement et en poursuivant ses proies sous l’eau parfois sur d’assez longues distances.

L’espèce est considérée en mauvais état de conservation en Europe en raison d’une baisse de la productivité dans certaines régions (faible fécondité, dérangements) et d’une forte mortalité due notamment aux captures dans les filets de pêche et aux pollutions pétrolières.

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Photo Daniel Basley

 

Le fuligule milouinan

En Europe, ce canard nordique niche en Islande et de la Scandinavie au nord de la Russie.

Il hiverne surtout sur le littoral marin dans les baies abritées et les estuaires des grands fleuves mais on peut aussi l’observer en petits nombres, mêlé à d’autres fuligules, sur des plans d’eau à l’intérieur des terres.

En France, c’est un hivernant rare et très localisé (moins de 1000 individus en moyenne par an entre 2005 et 2013). En Normandie, c’est le littoral oriental du Calvados qui constitue son principal site d’hivernage mais on peut rencontrer occasionnellement quelques individus sur des plans d’eau, surtout dans la Vallée de la Seine.

Comme tous les fuligules, c’est un canard plongeur. Il est capable de plonger jusqu’à 10 m de profondeur à la recherche des bivalves (moules, coques…) dont il se nourrit essentiellement en hiver.

La population hivernante de l’Europe de l’ouest subit un déclin généralisé sur le long terme depuis les années 80 et l’espèce est aujourd’hui classée « en danger » au niveau européen.

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Photo Daniel Basley

 

Activités sur la réserve et aux alentours pour 2018 :

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