Réserve ornithologique de la Grande Noë

2020

Mars à Juillet 2020

La gestion de la réserve a subi quelques bouleversements du fait de la pandémie. Nous avons tout de même pu faire le traditionnel chantier de printemps malgré un niveau d’eau très haut grâce à notre fidèle partenaire l’Epide et à l’indispensable prêt d’un bateau par la base de loisirs de Léry-Poses en Normandie. Notre principale activité fut d’enlever la végétation couvrant le sol de l’îlot central. 4 de nos bénévoles nous ont prêté main forte.

Par contre, nous n’avons pas pu installer les radeaux à sternes, la première phase de déconfinement venant trop tard en saison et nous n’avons pas eu la possibilité d’avoir un bateau avant.

Un gîte à hirondelles de rivage devait être installé cette année mais suite au confinement généralisé, nous avons décalé sa mise en place d’un an. C’est une action de protection qui est utilisée en Angleterre avec succès pour parer à la fermeture des carrières et à leur remise en état car généralement les « murs » de sable disparaissent.

Toutes nos animations ont été annulées jusqu’à mi-juin. Nous les avons reprises avec des mesures sanitaires et des gestes barrières comme il se doit dans toutes les structures qui font des sorties en groupe et qui prêtent du matériel.

De nombreuses infractions ont été commises lors du confinement comme des dépôts de détritus ou d’encombrants …

Depuis le déconfinement, des chenilles processionnaires du chêne ont été repérées. Attention leurs poils sont très urticants et mortels pour les chiens entre autres.

Photo Céline Chartier

Afin de limiter la fermeture du milieu, nous procédons actuellement à de l’éco-pâturage et accueillons plusieurs ânes de l’association « Le chemin du Halage » d’Amfréville sous les monts. IL est nécessaire de ne pas les nourrir avec quoique ce soit pour les garder en bonne santé ni de rentrer dans leurs enclos. C’est une action qui vise à restaurer les zones relictuelles de pelouses calcaires et pionnières, de près maigre en éliminant les espèces ligneuses.

Au niveau ornithologique, début avril les mouettes rieuses se sont installées sur un des ilots de la réserve l’autre étant encore sous l’eau. Les mouettes mélanocéphales, quant à elles, ont décidé de s’installer pour la plupart sur le Lac des 2 Amants. L’après confinement a perturbé cette colonie car malgré nos rappels fréquents à la loi, la reprise de certaines activités sur le lac a été problématique pour ce nouveau site de nidification. Son effectif a chuté de plus de deux tiers. Afin de limiter les dérangements, la Base de loisirs a posé des lignes flottantes pour qu’une distance de sécurité soit respectée. En effet, comme toutes les espèces menacées au niveau européen, la Mouette mélanocéphale est inscrite à l’Annexe 1 de la Directive Oiseaux de l’Union Européenne et doit faire l’objet de mesures spéciales de conservation.

Pendant le confinement, la faune, et en particulier les oiseaux, a pu profiter d’un calme inhabituel et sur la réserve, la quiétude du site a permis de belles découvertes. C’est ainsi qu’une nouvelle héronnière composée d’aigrettes garzettes et de hérons garde-bœufs s’est installée sur l’ile aux cormorans. De plus un couple de Blongios nain a été repéré dans la roselière.

Un couple de Milan noir, un rapace observé rarement dans notre région, a niché avec succès dans la Boucle de Poses. C’est une première en Normandie. 2 adultes avec des jeunes ont été observés à Tournedos-sur-Seine dans l'Eure. Le site était connu puisque le couple avait déjà fait des tentatives de nidification en 2015 et 2016. Cette espèce est bien connue dans certaines régions de France, dans des zones boisées le long des fleuves et des lacs, mais curieusement elle néglige le nord-ouest de la France.

C'est un oiseau de taille moyenne, comme une buse variable avec laquelle il peut être confondu. La queue légèrement échancrée l'en distingue aisément. Les ailes sont légèrement coudées contrairement à la buse  mais elles sont horizontales  en vol par comparaison au busard des roseaux. L'aspect de l'oiseau est plutôt sombre avec le dessous gris-brun et  la base des primaires blanches. En vol, il tourne souvent la queue d'un côté et de l'autre.

Dans les régions où il est commun, il est souvent en groupe. Son régime est éclectique mais il se nourrit essentiellement  de poissons morts, de charognes et de déchets. Les centres de traitement des déchets l'attirent. Le milan noir construit son nid ou adopte un vieux nid de buse, de corneille noir ou de héron cendré. La femelle pond 2 à 3 oeufs, rarement 4. Les jeunes restent une quarantaine de jours au nid.

Espérons que ce premier succès en entraînera d'autres, la vallée de la Seine est plutôt favorable à l'espèce.

Photo Céline Chartier

Le 29 mai 2020, une spatule blanche baguée a été observée. Elle est née en 2018, aux Pays Bas à 583 km de la réserve.

 

Focus sur le héron garde-bœufs, nouveau nicheur sur la réserve :

Espèce d’origine indo-africaine devenue cosmopolite, le Héron garde-bœufs est un nicheur récent dans notre pays (1ère nidification réussie en Camargue en 1969) et plus encore en Normandie puisque ce n’est qu’en 2007 que les 1ers nids avec des jeunes ont été découverts. L’espèce, bénéficiant du réchauffement climatique, est toujours en forte expansion.

C’est un héron de taille moyenne, blanc, d’allure trapue avec une calotte orange sur sa tête ronde en période nuptiale et un bec court. Il a souvent la tête rentrée dans les épaules. Les deux sexes sont semblables.

Il niche, en colonie dans les arbres sur les bords des étangs et rivières, généralement en compagnie d’autres espèces de hérons arboricoles. Il se nourrit surtout d’insectes que les gros animaux soulèvent lors de leur passage. Il arrive parfois à l’oiseau de se poser sur leur dos afin d’y trouver sa nourriture dans leur pelage. On l’observe souvent, cherchant sa pitance en groupe en suivant le bétail, principalement les bovins et les ovins mais aussi les chevaux dans les champs, prairies et marais.

Comme beaucoup de hérons, les 2 adultes couvent 4 à 5 œufs. Les jeunes resteront au nid jusqu’à l’envol, 30 jours plus tard. Cependant on peut les trouver se baladant dans les branches à partir du 15ème jour.

Photo Daniel Basley

 

Nos prochaines activités, attention au niveau du protocole pour lutte contre la Covid 19, nous avons des contraintes strictes pour nos animations : moins de 10 personnes y compris l’animateur, masque obligatoire pour tous, traçabilité des personnes participantes

  • 16 août 2020 : les oiseaux et les arbres. RDV 10 h sur le parking de la réserve
  • Les chantiers sont sur réservation, contact 06 21 33 06 06 de préférence par texto ou cgerard648@gmail.com
  • Mercredi 9 septembre 2020 : coupe des végétaux devant les observatoires
  • Jeudi 10 septembre 2020 : coupe de ligneux dans la roselière
  • Mercredi 16 septembre 2020 : entretien des ilots

 

 

 

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